Les Degrés de la Mer et le Pateck
L’escalier public du Rayol conçu par un architecte non identifié est réalisé en 1925 au moment de la création du lotissement qu’il dessert, donnant à celui-ci un accès à la plage. Bordés de murs bas construits en schiste du massif des Maures et décorés de vases en terre cuite, ces "escaliers fleuris" comportent aussi une pergola ronde en béton armé portée par des colonnes en pierre. Il est l’expression de la tendance de l’art des jardins de cette époque.
La commune du Rayol, propriétaire, a réalisé sa restauration au cours de l’année 2008. Les escaliers, avec leurs 780 marches qui descendent des hauteurs du village jusqu’à la mer sont les plus longs de France.
Les escaliers monumentaux et la pergola du Pateck ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1989.
La Nécropole nationale et la Stèle
Cimetière militaire situé à l’entrée du hameau du Canadel, ce cimetière rassemble les tombes de 13 soldats morts lors de la Seconde Guerre mondiale lors du Débarquement de Provence en 1944. Il s’agit de soldats appartenant au commando Texier Noël, lui-même enterré. Cinq de ces tombes sont vides, les corps ayant été rendus aux familles. Une stèle est consacrée aux Commandos d’Afrique et une plaque commémorative au général Georges-Régis Bouvet.








De toutes les personnalités qui ont vécu au Rayol-Canadel, la plus mondialement connue est sans conteste sir Henry Royce (1863-1933), le fondateur de la célèbre compagnie Rolls-Royce. Une simple plaque de cuivre rappelle au Canadel que de 1911 à 1931 il séjourna dans notre commune dans une de ces magnifiques villas du début du XXème siècle donnant sur la mer et les îles. C'est pour des raisons de santé, comme nombre de riches anglais de l'époque, qu'il passait ses hivers sur la "Riviera", loin des brumes britanniques. Comme il était ingénieur et entrepreneur, il entraîna au Canadel une partie de son staff. C'est ainsi que 5 villas Royce s'élevèrent au Canadel pour loger l'équipe de conception des moteurs Rolls Royce. Ingénieur de génie, il se qualifiait de simple "mécanicien", car, d'humble origine et orphelin en bas âge, Henry Royce est un autodidacte qui s'est formé sur le tas. Entrepreneur et attiré par les nouvelles industries de la IIème révolution industrielle, il s'engage d'abord dans la construction de moteurs et de matériels électriques avant de se tourner vers la mécanique.
Jacques Chirac se prétend Corrézien quoique né à Paris fin 1932. En fait, il est Rayolais puisqu'il a passé les plus belles années de son enfance, celles qui marquent une vie, de 7 à 12 ans dans notre village. C'est là qu'il a appris auprès de son institutrice, à lire, écrire, compter, là qu'il s'est fait des copains et des copines, là qu'il a fait des bêtises et les quatre cents coups avec Darius Zunino dans ce petit village où sa famille, liée à l'avionneur Potez, s'était repliée après la défaite de 1940 et où il a vécu entre le Domaine du Rayol et sa maison la "Casa rosa". C'est du haut des collines du Rayol où il a vu le sabordage de la Flotte au large de Toulon en novembre 1942 qu'il a pris conscience de l'Occupation de la France. C'est là qu'il a été le témoin privilégié du débarquement de Provence par les Commandos d'Afrique, plage du Canadel dans la nuit du 14 au 15 août 1944. On imagine l'exaltation d'un enfant de 11 ans au matin du 15 août vivant la "LIBERATION" et on comprend qu'il ait voué une admiration sans bornes au chef des Commandos le lieutenant-colonel Bouvet. La vie l'a amené ensuite loin du Rayol : Paris, la Corrèze, la politique, député, maire de Paris, Premier Ministre. Mais Jacques Chirac n'a pas oublié le Rayol. Devenu Président de la République en 1995, à l'occasion du 51è anniversaire du Débarquement de Provence, il est venu honorer notre village et ceux qu'il avait connus enfant, ses amis, son institutrice, M. Gola. Et ce n'est sans doute pas un hasard si, tous les étés de ses 12 années de présidence, il a choisi le fort de Brégançon comme son lieu de villégiature, à un jet de pierre du Rayol-Canadel.
Le succès du concert organisé à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Sacha Distel dans les jardins de la mairie du Rayol-Canadel en juillet 2014 est le symbole de l'attachement de notre village à son chanteur et à sa famille. Pendant plus de 30 ans il a été Sacha pour tous les Rayolais avec qui il partageait sans façon leurs loisirs, la pétanque, le tennis, l'apéritif à la "Cabane Bambou" ou au Maurin des Maures. Rayolais de coeur, Rayolais d'honneur. C'est à Thalassa auprès de sa femme Francine qu'il venait se ressourcer entre deux tournées, c'est là qu'il nous a quittés le 24 juillet 2004.
Jean-Jacques Pauvert, l'écrivain-éditeur sulfureux, était très attaché à notre village depuis les années 60, où il possédait une propriété sur les hauts du Rayol.



