Les origines

Créée de l’extension de la commune de la Môle en 1925 par la Compagnie d’Entreprise Immobilière, cinq quartiers étaient alors établis : le Rayol, le Canadel, le Fenouillet, le Dattier et les Pierrugues. Un territoire quasiment inhabité comportant quelques cabanes de bergers ou d'exploitants de liège avec un accès très difficile notamment avant le percement de la ligne de chemin de fer en 1890. D’importants travaux ont été entrepris : routes, escaliers, tennis, hôtels, reconstitution d’un village…

Ces constructions ont permis de voir une vocation touristique à ce petit lieu paradisiaque. Ce n'est que le 30 Août 1949, par arrêté préfectoral, que la commune devient indépendante et devient le Rayol-Canadel sur Mer.

Un grand moment de l’histoire a été accueilli le 15 Août 1944 car les plages de la commune servirent à l'opération Anvil Dragoon lors du Débarquement de Provence.

Les Monuments

Les Degrés de la Mer et le Pateck

L’escalier public du Rayol conçu par un architecte non identifié est réalisé en 1925 au moment de la création du lotissement qu’il dessert, donnant à celui-ci un accès à la plage. Bordés de murs bas construits en schiste du massif des Maures et décorés de vases en terre cuite, ces "escaliers fleuris" comportent aussi une pergola ronde en béton armé portée par des colonnes en pierre. Il est l’expression de la tendance de l’art des jardins de cette époque.

La commune du Rayol, propriétaire, a réalisé sa restauration au cours de l’année 2008. Les escaliers, avec leurs 780 marches qui descendent des hauteurs du village jusqu’à la mer sont les plus longs de France.

Les escaliers monumentaux et la pergola du Pateck ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1989.

La Nécropole nationale et la Stèle

Cimetière militaire situé à l’entrée du hameau du Canadel, ce cimetière rassemble les tombes de 13 soldats morts lors de la Seconde Guerre mondiale lors du Débarquement de Provence en 1944. Il s’agit de soldats appartenant au commando Texier Noël, lui-même enterré. Cinq de ces tombes sont vides, les corps ayant été rendus aux familles. Une stèle est consacrée aux Commandos d’Afrique et une plaque commémorative au général Georges-Régis Bouvet.

Les personnalités


Sir Henri ROYCEDe toutes les personnalités qui ont vécu au Rayol-Canadel, la plus mondialement connue est sans conteste sir Henry Royce (1863-1933), le fondateur de la célèbre compagnie Rolls-Royce. Une simple plaque de cuivre rappelle au Canadel que de 1911 à 1931 il séjourna dans notre commune dans une de ces magnifiques villas du début du XXème siècle donnant sur la mer et les îles. C'est pour des raisons de santé, comme nombre de riches anglais de l'époque, qu'il passait ses hivers sur la "Riviera", loin des brumes britanniques. Comme il était ingénieur et entrepreneur, il entraîna au Canadel une partie de son staff. C'est ainsi que 5 villas Royce s'élevèrent au Canadel pour loger l'équipe de conception des moteurs Rolls Royce. Ingénieur de génie, il se qualifiait de simple "mécanicien", car, d'humble origine et orphelin en bas âge, Henry Royce est un autodidacte qui s'est formé sur le tas. Entrepreneur et attiré par les nouvelles industries de la IIème révolution industrielle, il s'engage d'abord dans la construction de moteurs et de matériels électriques avant de se tourner vers la mécanique.

C'est en 1904 qu'il rencontre Charles Rolls, aristocrate et célèbre pilote et aviateur, avec lequel il s'associe pour fonder la société Rolls-Royce.

Rolls-Royce est dès son origine symbole de qualité et de perfection tant dans l'automobile que les moteurs d'avion. Cette perfection, c'est Sir Henry Royce qui l'incarne. Ne disait-il pas : "Chercher la perfection en tout. Prendre le meilleur de ce qui existe et l'améliorer. Et quand rien n'existe, le concevoir" ?

Jacques CHIRACJacques Chirac se prétend Corrézien quoique né à Paris fin 1932. En fait, il est Rayolais puisqu'il a passé les plus belles années de son enfance, celles qui marquent une vie, de 7 à 12 ans dans notre village. C'est là qu'il a appris auprès de son institutrice, à lire, écrire, compter, là qu'il s'est fait des copains et des copines, là qu'il a fait des bêtises et les quatre cents coups avec Darius Zunino dans ce petit village où sa famille, liée à l'avionneur Potez, s'était repliée après la défaite de 1940 et où il a vécu entre le Domaine du Rayol et sa maison la "Casa rosa". C'est du haut des collines du Rayol où il a vu le sabordage de la Flotte au large de Toulon en novembre 1942 qu'il a pris conscience de l'Occupation de la France. C'est là qu'il a été le témoin privilégié du débarquement de Provence par les Commandos d'Afrique, plage du Canadel dans la nuit du 14 au 15 août 1944. On imagine l'exaltation d'un enfant de 11 ans au matin du 15 août vivant la "LIBERATION" et on comprend qu'il ait voué une admiration sans bornes au chef des Commandos le lieutenant-colonel Bouvet. La vie l'a amené ensuite loin du Rayol : Paris, la Corrèze, la politique, député, maire de Paris, Premier Ministre. Mais Jacques Chirac n'a pas oublié le Rayol. Devenu Président de la République en 1995, à l'occasion du 51è anniversaire du Débarquement de Provence, il est venu honorer notre village et ceux qu'il avait connus enfant, ses amis, son institutrice, M. Gola. Et ce n'est sans doute pas un hasard si, tous les étés de ses 12 années de présidence, il a choisi le fort de Brégançon comme son lieu de villégiature, à un jet de pierre du Rayol-Canadel.

Suite à sa disparition le 26 septembre 2019 à l'âge de 86 ans, la commune lui a rendu hommage en rebaptisant l'avenue de son enfance par son nom et en installant une plaque commémorative. 

Sasha DISTELLe succès du concert organisé à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Sacha Distel dans les jardins de la mairie du Rayol-Canadel en juillet 2014 est le symbole de l'attachement de notre village à son chanteur et à sa famille. Pendant plus de 30 ans il a été Sacha pour tous les Rayolais avec qui il partageait sans façon leurs loisirs, la pétanque, le tennis, l'apéritif à la "Cabane Bambou" ou au Maurin des Maures. Rayolais de coeur, Rayolais d'honneur. C'est à Thalassa auprès de sa femme Francine qu'il venait se ressourcer entre deux tournées, c'est là qu'il nous a quittés le 24 juillet 2004.

Sacha Distel est né à Paris en janvier 1933, d'une famille de musiciens d'origine russe. Son oncle n'est autre que le célèbre Ray Ventura. C'est un musicien de talent. Grand guitariste, il a le jazz dans le sang mais c'est par la chanson et "Scoubidou" que lui vient le succès. Crooner, jazzman, et amoureux des rythmes latino-américains, il enchaîne les succès en France comme en Angleterre où il est le "French lover". La télévision lui fait les yeux doux. Pendant des années le "Sacha Show" est le rendez-vous incontournable des vedettes de la chanson qu'il accueille avec son sourire inimitable. Car il avait le sens de l'amitié et de la fête et c'est ce qui plaisait tant aux Rayolais.

Jean Jacques PAUVERTJean-Jacques Pauvert, l'écrivain-éditeur sulfureux, était très attaché à notre village depuis les années 60, où il possédait une propriété sur les hauts du Rayol.

Son attachement au Rayol l'avait amené à s'engager et à se faire élire conseiller municipal et, plus récemment, à choisir notre commune pour son mariage avec l'écrivaine Brigitte Lozerec'h, célébré par Jean Plénat qui l'accueillait avec ces mots : "Personnalité hors normes, aussi marginale qu'inclassable, aussi provocatrice qu'attachante"…. Né à Paris en 1926 et élève de l'Ecole Alsacienne, Jean-Jacques Pauvert était un autodidacte passionné de lecture et de littérature, remarqué dès 16 ans par Gaston Gallimard. Résistant pendant la guerre il est incarcéré par Vichy durant quelques mois en 1942.
Libraire, écrivain, essayiste, c'est comme éditeur qu'après la guerre Jean-Jacques Pauvert se fait connaître. Homme libre, il édite les œuvres de Sade, ce qui lui vaut les foudres de la censure et de nombreux procès retentissants. Avec la publication d’Histoire d'Ô en 1954 de Pauline Réage (Dominique Aury) la polémique se déchaîne. Il est celui par qui le scandale arrive. Scandaleux, sulfureux mais désormais célèbre, il aura contribué à faire reculer les interdits.

Fou de littérature, Jean-Jacques Pauvert publie ce qu'il lui plait : non seulement la littérature érotique mais aussi les grands écrivains. Sait-on qu’il a édité Sartre, Camus, André Breton, Victor Hugo, l'Ecume des Jours de Boris Vian et bien d'autres ? Il est aussi un découvreur de talents comme Jean Carrière avec lequel il obtient le prix Goncourt en 1972 pour L'Épervier de Maheux, ou Brigitte Lozerec'h, sa future épouse, en 1982.

Spécialiste de Sade auquel il consacre ses recherches, il est l'auteur d'une biographie du divin marquis, Sade vivant, somme en 3 volumes qui est la référence en la matière. Il écrit également une autobiographie, La Traversée du Livre, qui retrace sa vie jusqu'en 1968, où l'on croise tous les talents de l'époque aux détours de ses démêlés judiciaires.

Lors de la réédition en 2013 de Sade vivant, il accorde à la presse de nombreuses interviews dont certaines filmées dans son jardin du Rayol sur fond d'Îles d'Or qui nous rappellent, s'il en était besoin, le lien très fort qui unit Jean-Jacques Pauvert à notre village.